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10 juillet 2025

Nouvelle acquisition


Les deux premières œuvres de Claude Simon enfin rééditées aux Éditions de Minuit !

Comme j’ai fait mon mémoire de maîtrise sur son roman « L’acacia », j’ai déjà lu l’intégralité de son œuvre (dont j’ai acheté les deux tomes de La Pléiade), il me restait à lire ces deux romans que je me suis procuré aujourd’hui.

Claude Simon (1913-2005), auteur français souvent associé au Nouveau roman, a remporté le Prix Nobel de littérature en 1985. Son roman le plus connu est La route des Flandres (1960), mais si vous voulez plonger dans son oeuvre, je ne vous conseille pas de commencer par ce livre, essayez plutôt Histoire (1967), Les Géorgiques (1981) ou L'acacia (1989) qui sont plus "accessibles".

L'écriture de Simon, réputée assez difficile, faite de longues phrases comprenant parfois de longues parenthèses qui s'étirent sur plusieurs pages, demande une certaine concentration, mais après quelques pages, on s'habitue au rythme.

Simon est un témoin privilégié du XXe siècle : son père est disparu pendant la Première Guerre mondiale, il a participé aux troubles en Espagne dans les années 30 et il était dans la cavalerie française pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Le tricheur et La corde raide


12 juin 2025

Nouvelles acquisitions

 


La réception dithyrambique du nouveau roman de l'écrivain québécois Philippe Yong m'a vraiment donné le goût de me procurer ce livre, qui semble pas mal correspondre à mes goûts, notamment par la thématique du décrochage numérique.

Le nouveau Marie-Andrée Gill est un incontournable pour moi, ses précédents recueils -Béante (2012), Frayer (2015) et Chauffer le dehors (2019) - sont de petits bijoux, je ne doute pas que celui-ci sera à la hauteur. Et bel adon, juin est le mois pour découvrir la littérature autochtone. N'hésitez pas à visiter vos librairies indépendantes, plusieurs ont mis en valeur les livres de ces auteurs souvent méconnus.

Le livre de Heinich est une réédition, mais je ne l'ai jamais lu. Les entrevues avec plusieurs créateurs qui parlent de leur processus rejoindront sûrement mes intérêts.

Les yeux clos

Uashtenamu

Être écrivain

10 juin 2025

Lecture en cours - littérature française contemporaine


 

Roman léger et agréable. L'histoire d'une coiffeuse qui entreprend la lecture d'un livre oublié par un de ses clients. 

Cette lecture changera sa vie amoureuse et professionnelle et son coup de coeur nous donnera le goût de lire ou de relire ce grand classique de Proust. Ayant été moi-même profondément bouleversé par ma lecture de l'intégrale de La recherche du temps perdu (2400 pages dans l'édition Quarto) à l'occasion d'un cours que je suivais à l'UQAM en 2010, j'ai évidemment accroché aux émotions ressenties par Clara.

En le lisant, je faisais contamment une association entre Clara et Amélie Poulain.

Clara lit Proust

Pour lire le premier volet de la Recherche

Si vous êtes un peu fou et que vous voulez plonger dans l'intégrale



6 avril 2025

La part de l'océan - Dominique Fortier

 


Dominique Fortier est une autrice et traductrice dont la réputation n'est plus à faire au Québec. Ses oeuvres ont  été maintes fois et nomination pour des prix et elle a déjà reçu des reconnaissances prestigieuses pour son oeuvre (Gouverneur général, Renaudot de l'essai).

Pour son dixième livre, encore une fois, elle réussit à nous séduire en mélangeant (un peu comme Victor-Lévy Beaulieu avec son Melville) la fiction et l’essai pour nous plonger dans les arcanes de la création littéraire. Ce faisant, elle nous donne le goût de lire (ou relire) Moby Dick, ce grand classique de la littérature américaine. 

Chaque fois que je lis Fortier, l’étendue de ses connaissances encyclopédiques et linguistiques me surprend et je ressors de ma lecture avec l'impression d'être plus intelligent.

La part de l'océan (2024) - 328 pages - Alto


20 novembre 2024

L'enragé - Sorj Chalandon - Grasset


Dans les années 30, à Belle-Ile-en-mer en Bretagne, plusieurs enfants vivent dans ce qu'on appelle une colonie, mais qui en fait un véritable bagne. Les conditions de vie y sont misérables, les enfants sont battus, maltraités et entre eux la loi du plus fort s'applique sans émotion.

Le début du roman est lent et un peu aride. On assiste à la vie quotidienne de la prison, les noms se multiplient, les termes maritimes et certaines références historiques ralentissent la lecture. La routine devient un peu ennuyeuse, la violence scandaleuse, mais cela s'harmonise tout à fait avec le propos du texte.

Dès que survient l'émeute et l'évasion, le rythme s'accélère et la véritable histoire commence, celle de Jules Bonneau qui doit vivre dans la clandestinité, au sein d'une nouvelle famille qui lui apprend sinon l'amour, du moins la confiance.

Le destin de Bonneau est pénible, la haine reste toujours ancrée profondément en lui, et sa conversion n'est pas simple.

Basée sur des faits historiques, le récit fascine et laisse des traces dans la tête du lecteur. Toute cette souffrance, toute cette violence, toute cette impuissance.

C'est un beau roman, un peu lent dans sa progression, mais qui vaut vraiment la peine d'être lu.

Et si vous voulez mieux connaître Chalandon, n'hésitez pas à lire Le quatrième mur et Profession du père, deux autres excellents romans.

L'enragé (2023) - Sorj Chalandon - Grasset -  403 pages


22 octobre 2024

Prix Ringuet 2024


L'académie des lettres du Québec vient de dévoiler les finalistes pour le prix Ringuet, qui récompense depuis 1983 un roman ou un récit de grande qualité.

Les trois oeuvres en lice cette année sont : 

Pascale Beauregard Muette (Boréal) 

Louis-Daniel Godin Le compte est bon (La Peuplade)  - le livre a aussi été réédité dans la collection Bibliothèque québécoise, en format poche

Audrée Whilelmy peau-de-sang (Leméac)


8 février 2024

20 janvier 2024

Les marins ne savent pas nager - Dominique Scali - La Peuplade


Véritable voyage dans l’imaginaire, ce roman possède peu de comparables en littérature québécoise. C’est une bonne brique, oui, mais le sujet mérite un tel déploiement et permet une réelle plongée dans le fabuleux univers maritime de l’ile d’Ys.

Au début du livre, une carte géographique des lieux fictifs et une ligne temporelle annoncent la profonde originalité de l’univers du roman ainsi que sa cohérence. Certains lecteurs pourraient être au premier abord désemparés par cette plongée dans l’inconnu, mais il faut accepter de se laisser guider par le récit, comme on se laisse porter par les vagues de la mer. Et on finit par comprendre, reconnaître et s’habituer aux références du texte.

Si on annonce dès le début que le récit vise à reconstituer la vie de Danaé Poussin, c’est tout le fonctionnement de la société yssoise de cette époque (fin du XVIIIe siècle ?) qui est finalement décrite. Car les personnages s’accumulent tout au long du livre, dans une galerie riche et impressionnante qui révèle toutes les tensions qui existent entre les habitants privilégiés, qui vivent à l’abri derrière les murs de la cité, et les autres, qui doivent survivre sur les rivages inhospitaliers de l’île.

La maîtrise du métalangage maritime de Scali est hallucinante. Les descriptions des navires, des manœuvres maritimes et de la mer reflètent un travail de recherche colossal et une connaissance pointue du sujet abordé par l’autrice. Si j’ai souligné souvent des termes dont la signification m’échappait (tillac, lamanage, caboteur, tourmentin, foc, lof…), il ne faut pas voir ce vocabulaire comme un obstacle à la lecture, mais comme un élément essentiel au décor. La mer est un des sujets principaux du roman, on en découvre toute la beauté, mais aussi toute la fureur. La mer donne beaucoup aux pêcheurs, mais elle prend souvent aussi aux familles vulnérables.

Le premier opus de Scali, À la recherche de New Babylon (2015), un roman-western, mérite lui aussi le détour si vous ne l’avez pas déjà lu. Et c’est certainement une autrice que je suivrai dans les prochaines années. 

Les marins ne savent pas nager (2022) – Dominique Scali - La Peuplade - 708 pages

Le livre est aussi disponible en deux tomes, chez Folio

 


17 décembre 2023

Nathan - Marie-Ève Nadeau - Mains libres


Ce roman, à travers la vie de l’anthropologue Nathan Rosenthal, nous propose un merveilleux voyage en Haïti.

Les aventures de ce personnage sont d’ailleurs à l’image de l’histoire de ce pays, chaleureuses, excentriques et tumultueuses. Fils d’un musicien new-yorkais d’origine juive et d’une mère d’origine haïtienne, Nathan s’installe sur la perle des Antilles pour ses recherches universitaires et n’en repartira plus qu’épisodiquement. Le roman raconte les différentes vies de Nathan, surtout axée autour des femmes qui l’ont toutes aidé à rendre sa vie plus agréable, plus supportable, sa mère, sa fille, ses conjointes…
Vieillard aigri et alcoolique, le personnage aurait pu n’être qu’une caricature de personnages rencontrés cent fois ailleurs, mais non. Au fil des pages, la narratrice dévoile l’humanité et la fragilité de cet homme qui souffre avec le peuple qu’il a appris à connaitre et qui l’a adopté. Ce peuple qu’il a essayé d’aider du mieux qu’il le pouvait toute sa vie, sans jamais y parvenir suffisamment à son goût.

Cette humanité, elle parait aussi chez tous les autres personnages du récit, présentés avec empathie et tendresse dans toute leur imperfection. On sent là chez l’autrice un profond amour des autres, un désir sincère d’aller vers elles et eux pour les écouter.
Le récit fragmenté, habilement construit et parsemé de références qui se croisent entre les différentes parties, dévoile les péripéties du personnage, mais raconte aussi l’histoire de ce jeune pays. Et ce tableau se construit par fines touches subtiles, avec des références historiques qui servent le récit (l’indépendance, l’esclavagisme, le régime Duvalier, les tontons macoutes, le goudougoudou de 2010…), plutôt que de l’alourdir. Les passages en créole et les allusions au vaudou accentuent aussi ce portrait, sans jamais tomber dans l’exotisme gratuit et racoleur. Tout est fait avec délicatesse et sensibilité.
Pour un premier roman, c’est une réussite.

P.S. : On pourra me reprocher de ne pas être objectif ici, puisque l'ouvrage est publié par la maison d'édition qui me publie aussi, mais je ne m'en cache pas.


Nathan (2023) – Marie-Eve Nadeau - Éditions Mains libres - 218 pages

2 décembre 2023

La sainte paix - André Marois - Héliotrope

 


Ce roman, bien qu'il soit publié dans une collection consacrée aux polars, s'apparente plutôt à une parodie du genre qu'à un véritable récit policier.

Et cela, pour notre plus grand plaisir, car l'histoire est drôle et le caractère du personnage principal savoureux.

Dans un rang éloigné, en plein cœur de la forêt, Jacqueline, une retraitée de Radio-Canada, écoule ses vieux jours dans le calme de sa maison.

Le jour où elle apprend que sa voisine Madeleine est malade et qu'elle envisage de vendre, Jacqueline devient obsédée par la perspective de devoir accueillir de nouveaux voisins. Prête à tout pour conserver "sa sainte paix", elle manigance afin d'éviter cette catastrophe. Et là, évidemment, tout dérape.

Malgré la planification maniaque de Jacqueline, rien ne se passe comme prévu. Le policier désœuvré du coin s'intéresse un peu trop à l'affaire, une agente de la faune à la recherche de braconniers intervient et Albin, l'homme de main de Madeleine, révèle peu à peu sa véritable nature.

Certaines coïncidences un peu trop exagérées pourraient agacer quelques amateurs de polar, mais il s'agit là selon nous d'un procédé qui accentue le caractère humoristique de l'histoire, car oui, c'est un roman très drôle.

Il s'agit d'une lecture parfaite pour se divertir, un roman que vous lirez en quelques heures à peine. Un choix parfait pour les vacances qui s'en viennent. #heliotrope #littqc #littératurequébécoise #romanqc #littérature

La sainte paix (2023) - André Marois -  Héliotrope - 208 pages

15 novembre 2023

Galumpf - Marie Hélène Poitras

L'autrice a déjà prouvé dans le passé qu'elle maîtrise parfaitement bien le récit bref, avec son recueil « La mort de Mignonne et autres histoires »(2005), mais avec ce nouvel opus, elle se surpasse. C'est un recueil intelligemment construit, avec plusieurs échos entre les nouvelles dans lesquelles on voit évoluer les personnages. Par cet aspect, le livre fait penser au recueil « La héronnière » (2003), dans lequel Lise Tremblay utilisait à peu près le même procédé. Comme souvent chez Poitras, dans une langue riche et poétique, les chevaux sont à l'honneur et la relation entre la bête et la cavalière toujours aussi sensuelle. Mais l'humain et sa relation avec les autres prend aussi beaucoup de place. Et c'est dans cette oeuvre que Poitras la femme se dévoile le plus, je trouve. On sent que la frontière entre le personnage et l'écrivaine est parfois très mince, et cela donne une touche intimiste à l'ensemble. Comme si Poitras nous révélait quelques étapes importantes de son parcours des dernières années et, avec encore une certaine pudeur, une partie de sa vie personnelle. Le recueil se clôt d'ailleurs sur un texte qui relève plus de l'essai que de la nouvelle, texte qui dévoile quelques aspects plus personnels sur la place que prend l'écriture dans la vie de la créatrice. Un recueil que je vous recommande chaudement, d'autant plus qu'il vient de remporter le prestigieux prix du Gouverneur général dans la catégorie genre narratif.

Galumpf (2023) - Marie Hélène Poitras - Alto - 200 pages 


10 novembre 2023

Proies - Andrée A. Michaud - Québec Amérique


Trois adolescents de Rivière-Brûlée, Judith, Abigail et Alexandre, s'enfoncent dans la forêt pour vivre quelques nuits de liberté. Mais un homme se cache dans le bois et s'amuse à les chasser, et tout dérape. Comme d'habitude chez Michaud, la forêt est le lieu des mille dangers et le roman se déploie, à mi-chemin entre le thriller et l'horreur.

On assiste à la terreur des jeunes, à l'inquiétude des parents, à la folie du tueur et au découragement des policiers. Michaud maitrise encore ici avec brio l'art du suspense et de la tension, dans un style lent et riche qui créé une atmosphère inquiétante.
Si vous ne connaissez pas encore cette auteure et que vous aimez le suspense et la littérature, vous ne serez pas déçu.


#quebecamerique #littqc #littérature

 

Proies (2022) - Andrée A. Michaud - Québec Amérique


3 octobre 2020

Les remparts de Québec - Andrée Maillet


Publié pour la première fois en 1964, ce roman reste trop méconnu. Peut-être relégué au second plan par les autres auteurs devenus classiques et incontournables qu'on associe presque automatiquement à la Révolution tranquille (Blais, Ducharme, Aquin, Godbout, surtout des hommes), l'œuvre d'Andrée Maillet m'était jusqu'à tout récemment totalement inconnue.


Pourtant, le roman mérite vraiment qu'on s'y attarde. C'est l'histoire d'une jeune fille de seize ans, Arabelle, qui se rebelle contre sa famille. Son père est un réputé chirurgien de la ville de Québec. Sa mère, d'origine polonaise, une rescapée des camps de concentration. Les attentes pèsent sur les épaules de la jeune fille qui...

La forme aussi est intéressante... le récit est fragmenté, morcelé.

Vraiment, une oeuvre méconnue à découvrir et à faire découvrir.






 

Nouvelle acquisition